sábado, 29 de enero de 2011

7, RUE DES GRANDS AUGUSTINS

PARIS 2010-b 747 Pablo Picasso vivió en este edificio de  1936 a 1955.

Aquí fue donde pintó “Guernica”, en 1937.

Justo antes que él, entre 1934 y 1936, vivió aquí el actor Jean-Louis Barrault, que creó la compañía ”Le Grenier des Augustins”.

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Aquí, también, es donde Honoré de Balzac sitúa la acción de su relato “La obra maestra desconocida”.

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BALZAC

“La obra maestra desconocida”

I
GILLETTE

A finales del año 1612, en una fría mañana de diciembre, un joven, pobremente vestido, paseaba ante la puerta de una casa situada en la Rue des Grands-Augustins, en París. Tras haber caminado harto tiempo por esta calle, con la indecisión de un enamorado que no osa presentarse ante su primera amante, por más accesible que ella sea, acabó por franquear el umbral de aquella puerta y preguntó si el maestro Françoise Porbus estaba en casa. Ante la respuesta afirmativa que le dio una vieja ocupada en barrer el vestíbulo, el joven subió lentamente los peldaños, deteniéndose en cada escalón, cual un cortesano inexperto, inquieto por el recibimiento que el rey va a dispensarle.PARIS 2010-b 758 Al llegar al final de la escalera de caracol, permaneció un momento en el rellano, perplejo ante el aldabón grotesco que ornaba la puerta del taller donde, sin lugar a duda, trabajaba el pintor de Enrique IV que María de Médicis había abandonado por Rubens. El joven experimentaba esa profunda sensación que ha debido de hacer vibrar el corazón de los grandes artistas cuando, en el apogeo de su juventud y de su amor por el arte, se han acercado a un hombre genial o a alguna obra maestra.(…)

  -Honoré de Balzac, “La obra maestra desconocida”- Texto completo

PICASSO

  IMG_1540 Picasso pintando Guernica, fotografía de Dora Maar, Mayo-Junio 1937. (Fragmento)

En 1929, Pablo Picasso, que admiraba "Chef d'œuvre Inconnu", ilustró la obra de Balzac a través de 11 aguafuertes.

Fue la fotógrafa Dora Maar, con quien mantenía una relación y que vivía al lado –Rue de Savoie- quien consiguió a Picasso este estudio en la Rue des Grandes Augustins, donde pintó Guernica (1937, Museo Nacional de Arte Reina Sofía, Madrid).

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Durante su estancia aquí, Picasso pintó también varios cuadros con las vistas desde su ventana y vistas de las orillas del Sena, Nôtre Dame, Pont Neuf, Square du Vert Galant…

Tras la guerra, Picasso pasaba cada vez más tiempo en el Sur de Francia, usando su estudio de la Rue des Grands Augustins durante sus visitas a París.

En su libro "Conversations avec Picasso", ed. Gallimard, George Brassaï describe la nueva residencia de Picasso:

"Dans ce très vieux coin de Paris, la rue porte le nom d'un ancien couvent rasé en 1791 et dont les terres s'étendaient jusqu'aux rue de Nevers, rue Guénégaud et rue Christine où habita Gertrude Stein et demeure encore Alice Toklas. Le petit hôtel particulier, à l'angle de la rue et du quai des Grands Augustins, occupé par le restaurant Lapérouse, est du XVe siècle. Je connaissais déjà la demeure patricienne du XVIIe siècle du n° 7 et les deux étages supérieurs devenus l'atelier de Picasso. Avant lui, Jean-Louis Barrault y répétait des pièces de théâtre ; et j'avais assisté parfois dans le "grenier Barrault" à ces séances. C'est d'ailleurs l'acteur qui avait signalé à Picasso ces curieux locaux disponibles, et celui-ci fut aussitôt séduit. En plus vaste, ils lui rappelaient le Bateau-Lavoir, dont secrètement il garda toute sa vie la nostalgie. Il pouvait y avoir l'impression d'être à l'intérieur d'un navire avec ses passerelles, ses soutes, sa cale.
Une autre séduction de cette maison : Balzac y avait situé son Chef-d'œuvre inconnu. C'est dans cette demeure l'hôtel de Savoie-Carignan avant la Révolution qu'il faisait rencontrer le maître Frenhofer avec François Porbus et Nicolas Poussin; c'est là que le héros de son roman s'éloignant, dans sa soif d'absolu, de plus en plus de la représentation de la nature, créa et détruisit son chef-d'œuvre et mourut... La description que Balzac donne de cette maison, de l'escalier raide et sombre, est d'ailleurs d'une ressemblance assez frappante. Ému et stimulé à l'idée de prendre la place de l'illustre ombre de Frenhofer, Picasso loua aussitôt l'atelier. C'était en 1937. Et sur le lieu du Chef-d'œuvre inconnu il allait peindre le "chef-d'œuvre bien connu" : Guernica.

Grenier des Grands Augustins

Paul Claudel, Jean Artaud, Aragon, Georges Bataille, André Masson, Claude Dauphin, Giraudoux, Cocteau, Jules Romains, Armand Salacrou, François Mauriac, Henri Mondor, Jacques Prévert, Marcel Carné, Robert Desnos, Mouloudji, Jean-Paul Sartre y Madeleine Renaud… todos estos pesonajes se encontraban regularmente en el "Grenier des Grands Augustins", residencia de Jean-Louis Barrault entre 1933 y 1936. "En el  Granero, la puerta nunca estaba cerrada, venía y se quedaba quien quería "…

En "Souvenirs pour Demain" (1972, Editions du Seuil), Jean-Louis Barrault recuerda estos “tres años de luz” en la Rue des Grandes Augustins:

"J'avais trouvé un lieu merveilleux, rue des Grands Augustins, au 7 ou au 11, en tout cas deux bons chiffres. Vieil immeuble du XVIe siècle qui, le soir, était complètement vide. On y accédait par quelques marches au fond d'une cour bosselée de vieux pavés. A ce rez-de-chaussée surélevé siégeait le Syndicat des huissiers. Au-dessus, il y avait une industrie de tissage avec de vieux métiers très beaux. J'avais loué le dernier étage. Trois pièces bizarres avec de magnifiques poutres apparentes.
La première avait quatorze mètres sur huit. J'en fis mon atelier de travail et nous y donnâmes des représentations. (Il devait devenir, plus tard, l'atelier de Picasso). La deuxième pièce, de quinze mètres sur quatre, devint à la fois dortoir, salle à manger, toilettes, fourre-tout : la salle commune. Je revois une étiquette "Le lavabo doit rester bo". La troisième, de huit mètres sur quatre, je me la réservai pour moi. Mais souvent, quand je rentrais tard dans la nuit, je trouvais des gens dans mon lit.
Je fondai une compagnie : le Grenier des Augustins. Jean Dasté, au début, s'y était associé, il reprit vite sa liberté ; il eut raison car j'étais loin d'être mûr. Il me fallait encore beaucoup vivre.
J'étais très neuf alors, très primitif, je n'avais pas assez de connaissances spéciales pour devenir un intellectuel ; beaucoup de choses devaient me passer au-dessus de la tête. D'ailleurs, on ne me demandait pas de comprendre. J'étais conquis, c'était suffisant. Au reste, tout cela n'était pas tellement clair. A la papauté de Breton, au schisme communiste d'Aragon, à la dispersion des individualistes, on pouvait ajouter une quatrième veine ; celle qui venait du mouvement Dada : Tristan Tzara, Dr Fraenkel, etc. Tout le monde se mélangeait. Breton et Georges Bataille me demandèrent l'hospitalité au Grenier pour tenir leurs assemblées. C'est ainsi que, le 21 janvier 1936 eut lieu une grave cérémonie pleine d'humour à propos de la décollation de Louis XVI. L'humour. C'est du sérieux qui ne se prend pas au sérieux pour ne pas devenir trop sérieux.
Au Grenier, la porte n'était jamais fermée, venait y habiter qui voulait. J'en laissais à mes camarades. Nous avions installé des lits dans tous les coins. Une république idéale. Une fois par semaine, nous organisions un pique-nique. Chacun apportait ce qu'il voulait. Les filles de notre groupe confectionnaient un plat. Je revois une énorme bassine remplie de calamars. L'imagination des convives n'était pas toujours éveillée et il nous arrivait parfois quarante camemberts que nous nous efforcions d'épuiser durant le reste de la semaine.
Joseph Kosma, compositeur tzigane, nous écrivait de merveilleuses chansons sur des poèmes de Prévert. Nous cherchions un enfant. Itkine m'en indique un qui traîne dans un quartier populaire de Paris, il doit avoir dans les huit ans, ne craint que deux espèces d'animaux : les flics et les chiens. Ce petit s'appelait Mouloudji. II trouve son lit au Grenier. Le premier soir, il venait de se coucher mais nous l'entendions remuer. (...)".

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En octubre de 2002 el Grenier volvió a abrir sus puertas. Depende del CNEA: Comité National pour l’Éducation Artistique.

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Cerca, en la misma calle:

  • 3, Rue des Grands Augustins: Sonia Delaunay y Robert Delaunay vivieron aquí desde su matrimonio (1910) hasta su marcha a Portugal en 1915. Siguieron manteniendo esta dirección en París hasta 1935.
  • 25, Rue des Grands Augustins: Aquí se encontraba “Le Catalan”, restaurante del que Picasso fue asiduo. Pintó un mural para el comedor y fue aquí donde conoció a Françoise Gilot, que se convertiría en su segunda esposa,

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